La Banque Postale fera désormais payer à ses usagers les retraits effectués auprès de DAB d’enseignes concurrentes

Devant une bonne partie de son succès à la grande accessibilité de son offre, La Banque Postale vient de créer la surprise en annonçant qu’elle facturera, dès le 1er septembre prochain, les retraits effectués par ses usagers auprès d’un Distributeur Automatique de Billets extérieur à son propre réseau.

Une décision qui risque de rendre l’enseigne nettement moins attractive

Faisant figure d’exception, en n’affichant justement aucun coût pour la réalisation de ce genre d’opérations, La Banque Postale vient de mettre un terme à l’un de ses atouts majeurs. Affichant désormais un tarif de 0,65 € à partir du sixième retrait, la facture reste toutefois moins élevée que chez ses concurrentes où elle varie entre 0,80 € et 1 € par transaction, sauf dans le cas des banques en ligne qui ne perçoivent pas le moindre frais pour ce service.

Disposant d’un réseau de 6 400 DAB extrêmement étendu, réparti sur l’ensemble du territoire français, l’enseigne a alors indiqué que seulement 10 % de ses usagers seront concernés par cette décision et que, au final, cette mesure ne touchera que peu de clients, du fait de la présence également de 17 000 points de contact, très sollicités notamment par les plus défavorisés.

Les associations de consommateurs montent au créneau

Intervenant peu après l’annonce également faite, par La Banque Postale, à ses usagers détenteurs d’un compte resté inactif, de la facturation de frais de gestion d’un montant de 35 € par an, cette nouvelle décision vient confirmer, comme le souligne l’association de consommateurs UFC – Que Choisir que cette enseigne ne se positionne plus parmi les plus attractives mais qu’elle reste aujourd’hui tout simplement dans la moyenne, les augmentations successives de ses tarifs la conduisant à cela, son attractivité n’étant plus aussi évidente.

C’est ensuite le Président de l’AFUB qui a également fait connaître son point de vue sur ce thème précis, relevant alors que La Banque Postale procédera prochainement à la facturation  des retraits d’espèces tout en indiquant que cette nouvelle mesure ne touchera qu’un petit public, celui-ci ne s’expliquant donc pas l’utilité de cette décision si celle-ci n’a qu’aussi peu d’effet. Constatant, de la même manière, que l’enseigne ne semble tenir que peu de compte de l’engagement pris, voilà un an maintenant, auprès de l’Autorité de la Concurrence, de limiter au strict minimum le coût de leurs produits et services, parmi lesquels figuraient en tête de liste les retraits aux DAB ainsi que les paiements par carte, le responsable de l’association semble aujourd’hui tout à fait surpris de la situation actuelle et invite donc les Français à utiliser de moins en moins ce dernier mode de règlement pour favoriser ceux réalisés au moyen d’espèces.

Pouvant amener les usagers à se détourner de ces prestataires au profit des banques en ligne, ce contexte difficile rend, en effet, les clients de plus en plus méfiants vis-à-vis de ces enseignes traditionnelles, à l’heure où les banques en ligne jouent, pour leur part, le jeu d’une transparence toujours plus grande, qui pourrait bien en séduire plus d’un, les tarifs avantageux affichés ne pouvant que finir de convaincre ceux qui hésitent encore à franchir le pas.